La passion dévorante pour la cuisine qui habite Éric Fernez remonte à son plus jeune âge. Il parle encore aujourd’hui de la cuisine de sa grand-mère dont les effluves n’ont jamais quitté son esprit. C’est auprès d’elle que sa passion du bien manger va croître et, comme l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, il se lance dans le métier à l’âge de 19 ans. L’histoire est en route et c’est en fréquentant, des années durant, les plus belles tables comme client qu’il va s’enrichir du savoir-faire des meilleurs chefs belges et français. Mais Éric n’est pas un copieur. Il décortique, interprète et crée ses recettes, et c’est au prix d’un travail acharné qu’il est devenu le chef qu’il est aujourd’hui. Cet artisan dans l’âme est devenu au fil des années un personnage à part dans la gastronomie belge. Fou de vins et de produits, il se met à leur service dans chacun de ses plats avec deux constantes absolues: il n’y a pas de mode en cuisine et rien ne sert de réinventer une recette parfaite qui a traversé le temps dans le respect des saisons et de ce qu’elles offrent de meilleur. Tranché dans ses convictions, il met à sa carte et de manière immuable le foie gras de canard en accompagnement sucré salé, la truffe noire en croûte avec son jus de veau au Porto ou encore la sole Fernand Point. Des plats qui font toujours l’unanimité. A l’instar des vrais artisans, Éric Fernez prône la transmission. Le plus bel exemple? Sa fille Émilie à qui il transmet tout son savoir depuis quelques années et qui nous le rend bien dans des assiettes toujours aussi gourmandes. Aussi n’est-il pas temps de reconnaître ce grand maître en lui attribuant le titre d’Artisan de l’Année 2023?